« Nous proposons des outils pour que les pros invitent les parents à jouer avec, autour et pour les enfants », Thomas Ulmann, co-créateur des Girafes Awards
Au lendemain de la remise des Trophées des Girafes Awards, trophées dont l’objectif est de valoriser les pros de la petite enfance et de récompenser leur créativité, nous avons souhaité explorer l’origine et les enjeux de cet événement dont l’importance croît au fil des années. Pour cela, nous avons rencontré Thomas Ulmann, cofondateur d’Agir pour la petite enfance, de la Semaine de la petite enfance et à l’initiative des Girafes Awards.
À l’origine du projet, deux hommes passionnés désireux de changer la donne
L’idée de fonder Agir pour la petite enfance puis la Semaine de la petite enfance est venue à Gilles Colomb, qui travaillait alors sur des montages de crèche, et à Thomas Ulmann, directeur artistique à l’époque, lorsqu’ils ont pris conscience de l’importance des 1000 premiers jours et du peu d’attention qu’y consacraient les pouvoirs publics. « Il y a dix ans, on parlait peu de cette période des 1000 premiers jours, alors que c’est une période essentielle, où tout se joue », explique Thomas Ulmann, rappelant qu’un euro investi dans la petite enfance revient à 3 euros économisés dix ans plus tard. Des études américaines montrent en effet que les investissements dans la petite enfance font chuter les risques sociaux à l’âge adulte et augmente la réussite professionnelle.
Forts de ce constat, les deux fondateurs ont réuni leurs forces pour œuvrer à plus d’égalité des chances. Leur crédo : c’est en impliquant le trio parents-enfants-pros que l’on peut faire bouger les lignes. Leur objectif : valoriser les professionnelles de la petite enfance, à la fois en les incitant à se former et en instaurant des trophées, les Girafes Awards, gage de fierté pour les lauréates.
La Semaine de la petite enfance
o Le trio enfants-parents-pros
« Cette semaine constitue un outil pour que les professionnelles invitent les parents à jouer avec les enfants, autour d’eux et pour leur bien », rappelle Thomas Ulmann. Elle permet d’ouvrir les portes des crèches, souvent aseptisées, et de créer plus de continuité entre les différents lieux de vie de l’enfant : la maison et le lieu d’accueil.
o Concept et déroulé
La semaine nationale de la petite enfance existe dans toute la France : elle est même mieux suivie en province qu’à Paris. Plus de 8000 structures y ont participé en 2022.
Chaque année, une thématique, choisie par des experts du secteur réunis dans le Comité des (Pas) Sages, vient animer la Semaine. Les professionnelles de la petite enfance (des assistantes maternelles aux personnels de crèche ou aux salariées de structures de gardes d’enfants) se penchent sur le sujet et, en partant des besoins de l’enfant, proposent des activités autour de cette thématique.
Elles invitent les parents, des intervenants extérieurs ou encore d’autres structures, à participer aux ateliers proposés dans un souci d’échanges et de transmissions autour des besoins de l’enfant.
o Retours enthousiastes
Pourquoi tant de professionnelles participent ? Parce qu’au-delà du décloisonnement et de la réflexion que permet la Semaine, elles apprécient les outils pédagogiques qui leur sont fournis. Ils les invitent à faire évoluer leur pratique – par le biais d’expériences différentes, de pédagogies innovantes, ou encore en s’appuyant sur les dernières découvertes scientifiques.
« Chaque année, les retours terrain des équipes s’avèrent excellents », souligne Thomas Ulmann.
Les Girafes Awards
o Un prix qui récompense la créativité des pros de la petite enfance
Les équipes les plus motivées transforment l’élan de la Semaine de la petite enfance en constituant un dossier pour les Girafes Awards, ce trophée créé pour valoriser les initiatives terrain.
Le jury est composé de professionnelles de la petite enfance, de parents et d’enfants. Les critères d’évaluation des trophées ont été définis par un comité d’experts issus de l’OCDE et de la CNAF, entre autres.
Plus de 150 dossiers sont reçus chaque année. Parmi eux, 26 sont promus, selon les catégories suivantes : 13 prix régionaux, 13 prix nationaux et 1 prix international.
Cette année, la remise des prix aura lieu le 24 octobre, au ministère de la Santé et de la Prévention.
o Au-delà des trophées, une réflexion poussée autour de la pédagogie
Agir pour la petite enfance développe son aura au-delà de ces événements ponctuels. S’appuyant sur la théorie des intelligences multiples d’Edward Gardner, les deux cofondateurs ont mis en place une initiative de recherche et développement : ECLA, pour Éveil culturel et lien artistique.
L’idée ? Présenter aux enfants des installations culturelles professionnelles (réalisées par des artistes diplômés et/ou des artistes reconnus, selon des critères très stricts) qui répondent à leurs besoins développementaux. L’enfant peut s’y exprimer librement et opérer comme créateur, aventurier, mathématicien, ingénieur ou tout autre spécialiste ! Cela lui donne confiance en lui et en les autres et lui permet d’avancer avec plus de réussite.
C’est sur cette approche que se fonde le règlement des Girafes Awards, avec, toujours en ligne de mire, le bien-être supérieur de l’enfant et l’envie de donner aux pros (et par leur biais aux parents) des pistes sur les compétences développées par les enfants.
« La formation est la clé », conclut Thomas Ulmann. « Plus les pros seront formées, mieux les parents seront accompagnés et mieux les enfants développeront leur plein potentiel ». Cette formule gagnante fêtera ses 10 ans en 2023 – l’occasion pour les deux cofondateurs de marquer le coup en annonçant un thème et des événements festifs.
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