Dois-je faire croire au Père Noël à mon jeune enfant ?
Vous souvenez-vous du Père Noël avec vos yeux d’enfant ? Chez Edumiam, on s’en souvient (enfin, un peu) ! Les jolies listes au Père Noël, l’installation du sapin, les photos prises sur les genoux du Père Noël dans les centres commerciaux, les cadeaux sous le sapin au réveil… Tout ce qui rendait l’évènement merveilleux et féérique !
Arrive un jour où nous devenons plus grands, et où on nous annonce que le Père Noël n’existe pas. Chez beaucoup d’enfants, l’annonce se passe bien. Chez d’autres, elle est plus compliquée. Plusieurs questions se sont posées sur ce “mensonge du Père Noël” et de nombreux experts de la petite enfance se sont posés la question. Chez Edumiam, nous avons voulu enquêter sur le sujet pour vous en parler au mieux.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse : que vous souhaitiez en tant que parent ou adulte faire croire au Père Noël à vos jeunes enfants ou non, le but est d’avoir les bonnes clés en main pour bien le faire !
Connaissez-vous l’histoire du Père Noël ?
Son existence est toute récente ! Le Père Noël existait déjà dans les croyances communes avant que Coca-Cola le popularise dans le monde entier. Son image a été construite avec une publicité de Coca-Cola en 1931 : un vieux monsieur avec une longue barbe blanche, un costume rouge et un sourire chaleureux.
C’est le soir du 24 au 25 décembre que le Père Noël travaille. À bord de son traîneau avec ses rennes, il parcourt le monde pour distribuer des cadeaux à tous les enfants. Certains laissent un verre de lait et des gâteaux à côté du sapin pour que le Père Noël les mange pendant sa longue livraison annuelle, d’autres regardent par la fenêtre pour essayer de l’apercevoir dans le ciel.
Je souhaite faire croire au Père Noël à mon jeune enfant !
Participer à la magie de Noël !
C’est un moment particulier dans l’année, rempli de féérie et de magie : l’installation du sapin de Noël, les décorations dans les rues, les films et dessins-animés de Noël. Le mois de décembre se transforme aux couleurs de cette fête.
Décider de faire croire au Père Noël à votre jeune enfant participe à cette magie. Selon le pédopsychiatre Stéphane Clerget, faire croire au Père Noël participe au développement de l’imagination du jeune enfant. En effet, jusqu’à 6-7 ans, l’enfant a une “pensée magique”. C’est le moment où le jeune enfant ne fait pas la part des choses entre le réel et l’imaginaire. Il peut donc croire au Père Noël, comme il peut croire au monstre sous son lit.
Autour de 6-7 ans, l’enfant commence à s’interroger sur le monde qui l’entoure. Il commencera à poser des questions aux adultes autour de lui : “Comment fait le Père Noël pour distribuer en une nuit tous les cadeaux à tous les enfants du monde ?”, “Comment il passe par la cheminée ?” , “Comment son traineau fait-il pour voler ?”. En moyenne, c’est autour de cet âge-là que l’on annonce aux enfants que le Père Noël n’existe pas. Toujours selon Stéphane Clerget, l'enfant gère bien cette révélation dans la majorité des cas.
Faire croire au Père Noël à votre jeune enfant signifie faire attention à ne pas céder au chantage émotionnel : “Si tu n’es pas sage, tu n’auras pas de cadeau de Noël”. En effet, le chantage est une forme de Violence Éducative Ordinaire (VEO) et n’aide pas l’enfant dans le développement de son plein potentiel.
Il est également très important d’accompagner le jeune enfant dans sa croyance et à la sortie de cette croyance. Lorsqu’il apprend que le Père Noël n’existe pas, profitez-en pour lui expliquer votre démarche et la vraie histoire. Faites-lui s’interroger sur ce qu’il ressent et accueillez ses émotions et ses interrogations : tristesse, colère, joie, injustice, etc. Il peut ne pas réagir sur le moment et revenir vous poser des questions plus tard : restez ouverte au dialogue.
Pour savoir répondre aux enjeux de sécurité affective et comprendre les émotions de l’enfant, vous pouvez découvrir nos conseils pour apprivoiser les émotions des jeunes enfants et suivre notre formation émotions !
Je ne souhaite pas faire croire au Père Noël à mon jeune enfant !
À l’inverse, certains parents ne veulent pas faire croire au Père Noël à leur enfant. Pour beaucoup de parents, un mensonge est un mensonge, et ce, même s’il est aussi joli que celui du Père Noël. Un mensonge peut casser la relation de confiance qu’un parent essaie de construire avec son enfant.
Selon la pensée de Maria Montessori “nos enfants nous font confiance et nous devons être dignes de cette confiance en refusant de leur faire croire à des choses auxquelles nous-mêmes ne croyons pas.” Le parent ne souhaite que le mensonge vienne entraver la construction de la relation sécurisante qu'il cherche à mettre en place avec son enfant.
Lors de la révélation de cette vérité, c’est aussi l’apprentissage du mensonge. Même si c’est un “gentil” mensonge. Pour respecter les autres enfants qui continuent d’y croire, on incite notre enfant à faire croire aux autres enfants que le Père Noël existe.
De nombreux parents font le choix de ne pas faire croire au Père Noël, mais quand même de leur faire vivre la période de Noël. Cette période est pleine de magie et de féérie, et les enfants peuvent profiter de ces émerveillements sans croire au Père Noël. Les parents appréhendent différemment cette période : ils racontent que le Père Noël est une histoire (tout autant que les contes par exemple), font participer leur enfant aux cadeaux pour qu’ils apprennent à donner et à recevoir.
Alors, que choisir ?
Comme dit précédemment, il n’y a pas de bon ou de mauvais choix ! Le principal est d’être en accord avec vos valeurs et de préserver le bien-être du jeune enfant - peu importe la décision prise. Il n’y a aucun jugement à avoir ou à recevoir, chaque parent fait comme il le sent et comme il le veut tout en respectant son enfant et son développement.