Communication gestuelle, quoi faire pour que ça marche ?
Qu’on l’appelle Langue des signes bébé, geste associé à la parole ou communication gestuelle, le fait d’enrichir de gestes les échanges oraux entretenus avec le jeune enfant a fait ses preuves. Aujourd’hui en plein essor, la Langue des signes tord le cou aux préjugés avançant qu’elle retarderait l’acquisition du langage et démontre ses bienfaits au quotidien. Pourtant, certaines pratiques laissent encore à désirer et laissent les pros de la petite enfance frustrées ou découragées. À quelles conditions parvient-on à diffuser efficacement la communication gestuelle au sein d’un lieu d’accueil ? Florence Davrout, formatrice professionnelle et fondatrice de l’organisme de formation l’Atelier des signes, revient pour nous sur cette question.
Les conditions pour mettre en place et automatiser l’usage de la communication gestuelle en lieux d'accueil
Une bonne connaissance des signes, une équipe empathique et solidaire, un trio enfants-parents-professionnels investi, une persévérance à toute épreuve et, surtout, une écoute et une compréhension des besoins des tout-petits constituent les fondements d’une expérience Langue des signes réussie. Explications.
Une formation complète et pour tous
La première condition pour que les enfants s’approprient la communication par signes est que toute l’équipe soit sur la même longueur d’ondes, à la fois en termes de connaissance et de maîtrise des signes. Pour ce faire, toute l’équipe doit suivre une formation complète. Plus les professionnelles de la petite enfance maîtrisent les signes de base, plus elles en acquièrent de nouveaux et plus elles sont à l’aise et volontaires pour signer avec les jeunes enfants. Il faut donc prendre le temps de se former et approfondir le sujet pour pouvoir être à l’aise et parfaitement opérationnel dans la transmission de signes.
Un apprentissage progressif
Bien entendu, pour que les signes soient utiles aux tout-petits, il faut respecter un ordre d’apprentissage, et aller de leurs besoins les plus impérieux (boire, manger, changer la couche, dormir, papa, maman, avoir mal, encore), vers les émotions puis vers les éléments de la vie quotidienne.
Une équipe soudée
Les formations ont souvent ce rôle de « scellant » entre professionnelles car elles donnent les mêmes clés et les mêmes perspectives à toutes. Cette cohésion d’équipe doit perdurer. L’entraide et l’empathie permettent une meilleure mise en place des signes dans la durée.
Une pratique quotidienne animée par une motivation personnelle
Au-delà de l’entité équipe, chacun des collaborateurs doit adhérer au projet et le faire sien. C’est par le plaisir d’apprendre, la motivation et la pratique quotidienne systématique que les signes s’inscrivent à la fois dans le quotidien des pros et des jeunes enfants.
La valorisation professionnelle au service de la motivation
Si la motivation personnelle semble un peu en berne, les managers ont un rôle indispensable : rappeler à leurs équipes que c’est grâce à elles que les tout-petits signent, qu’elles sont des « imprégnatrices ». Leur expliquer aussi qu’elles sont à l’origine d’un cercle vertueux – en signant avec les tout-petits, elles les aident à développer les signes et en signant avec les plus grands, elles les aident à s’approprier de nouveaux phonèmes – d’autant que les grands signent ensuite avec les petits.
L’indispensable participation des parents
L’apprentissage des signes est favorisé par la continuité d’apprentissage entre le domicile et le lieu d’accueil. Il est absolument indispensable d’intégrer les parents dans l’expérience communication gestuelle. Pour ce faire, les professionnelles peuvent développer des outils à mettre à disposition des parents, qu’il s’agisse d’une page de blog, d’un petit carnet, d’un jeu de cartes ou d’affiches à distribuer.
La participation des parents contribue également à valoriser les pratiques des pros au quotidien et les encourage à ne pas arrêter la pratique de la communication gestuelle.
Comment intégrer les parents dans la vie du lieu d’accueil ? Inscrivez-vous à notre formation accompagner les parents !
Une motivation au-delà des résultats
Enfin, et cela doit être précisé aux pros dès le début, signer doit être systématique, que les enfants répondent ou pas. Persévérer est la clé : la systématisation du couple geste/parole permet à l’enfant de s’approprier de nouveaux signes petit à petit et chacun à son rythme.
Découvrez notre article sur les bienfaits de la langue des signes pour les tout-petits et ses avantages pour les pros de la petite enfance ?
Toutes ces clés en main, il ne vous reste plus qu’à vous lancer, en contactant Florence Davrout ou en vous familiarisant progressivement à la langue des signes par le biais de notre formation Émotions !
Quelques questions de professionnelles de la petite enfance
Et si je suis la seule à signer dans mon lieu d’accueil, ça vaut le coup ?
Bien sûr, le plaisir de signer et la systématisation des signes vous permettront d’emporter l’adhésion des tout-petits et encouragera sûrement vos collègues à se former à leur tour.
Et que faire face à des enfants porteurs de handicaps ?
La langue des signes fonctionne de la même manière avec tous les enfants, qu’ils soient porteurs de handicap ou non. Florence Davrout propose des focus handicap si nécessaire mais les principes de mise en place de la communication gestuelle demeurent identiques.
Merci à L’Atelier des signes pour toutes ces informations !