Vue de terrain - L'enfant et le langage #Face au plurilinguisme

#3 Plurilinguisme et développement du langage

Par Reka Richard, Directrice d’une structure d’accueil Les Bébés explorateurs.

Dans notre série d’articles ‘Vue de terrain”, Reka Richard à évoqué de l’accompagnement au développement du langage du jeune enfant ainsi que des retards de langage.

Aujourd’hui, nous nous intéressons au plurilinguisme. Lorsque l’on évoque le bilinguisme ou le plurilinguisme, certains clichés ont la vie dure. On les accuse souvent d’être à l’origine de retards dans développement du langage. A tort : les neurosciences ont prouvé que ce n’était pas le cas.

Pour autant, lorsqu’un enfant ne parle pas français chez lui, il peut avoir quelques difficultés à se repérer. Le rôle des pros de la petite enfance est de l’aider à se sentir à l’aise dans ce nouveau cadre de communication. Pour cela, Reka partage plusieurs trucs & astuces qui ont fait leur preuve tout au long de son expérience. Selon elle, il faut s’appuyer sur le fait que la communication doit être à la base de toute relation parents-pros-enfants.

Une bonne communication avec les parents

D’abord, il est important de faire le point avec les parents. Quelle est ou quelles sont les langues parlées à la maison ? L’enfant est-il à l’aise à la maison dans la communication ? Quel est son caractère ? Qu’aime-t-il faire ?

Cela permet de bien cerner l’enfant et d’être en mesure de lui proposer des activités qui l’amusent, l’intéressent et lui procurent de la joie. Cet état d’esprit l’aidera à se sentir en confiance – un premier pas vers le développement du langage.

Par ailleurs, ces échanges avec les parents permettent également de mesurer où l’enfant en est dans le développement classique du langage dans sa langue maternelle.

Aider l’enfant à aller vers le français

Pour un enfant qui prononce déjà certains mots dans sa langue maternelle, l’arrivée dans un lieu d’accueil en français peut être déroutant. D’abord parce qu’il n’a plus de repères de compréhension et ensuite parce que les mots qu’il prononce n’ont aucun effet sur les adultes qui l’entourent. Il est donc important d’aider l’enfant à se sentir mieux.

Encore une fois, la communication gestuelle associée à la parole est un bon outil car elle permet d’associer des repères visuels à la parole et facilite la mémorisation. Autre vertu : elle est plus facile d’accès que le langage oral et contribue à donner à l’enfant confiance en lui et en ses compétences communicatives. 

Comment faire en sorte que la communication gestuelle fonctionne ? Retrouvez notre article Communication gestuelle : quoi faire pour que ça marche ?, vous souhaitez en savoir plus sur le sujet ? Découvrez notre formation communication gestuelle !

Faire un pas vers l’enfant

Cette confiance sera d’autant plus facile à construire que l’on fait, en tant que professionnelle, un pas vers l’enfant. Comment ? En se constituant un lexique des mots simples les plus utilisés dans sa langue maternelle. Le dialogue avec les parents aide à cela. La professionnelle peut faire avec les parents une liste d’une dizaine de mots-clés avec leur traduction en français.

Cela lui permettra d’en utiliser quelques-uns lorsque la communication avec l’enfant est bloquée – gage de confiance encore une fois. Par ailleurs, elle pourra ainsi comprendre les tentatives de communication de l’enfant, et l’encourager en lui donnant le mot français correspondant.

Enfin, grâce à toutes ces interactions entre parents et professionnelles, l’enfant considérera la communauté adulte comme un tout. Il accordera d’autant plus facilement sa confiance s’il sent que ses parents sont à l’aise et en confiance et que la communication entre le lieu d’accueil et le domicile est fluide.

Vous souhaitez en savoir plus sur le plurilinguisme chez les jeunes enfants ? Découvrez notre article immersion dans une structure d’accueil bilingue !

Pour aller plus loin sur le développement et les troubles du langage, inscrivez-vous à notre formation langage !

Qui est Reka ? Après un BEP Sanitaire et social, Reka prend des responsabilités dans la vente avant de revenir vers la petite enfance en 2016. Une VAE auxiliaire de puériculture en poche et une VAE éducatrice de jeunes enfants en cours, elle est à la tête d’une micro-crèche Les Bébés explorateurs depuis août 2021.