Tribune Mompreneur de Laurence Grandcolas

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On continue sur le sujet des mompreneurs qui nous est cher. Et cette fois-ci, au lieu d’une interview, Edumiam vous propose une tribune écrite par Laurence Grandcolas. Laurence sait de quoi elle parle. Fondatrice de MySezame, une entreprise sociale qui forme managers et collaborateurs d’entreprise au « Business for Good » pour tendre vers une performance plus durable, c’est aussi la maman de 2 garçons de 8 et 5 ans, et d’une petite fille de 1 an.

Bonne lecture !

Mom’Preneur–Un nouveau modèle d’Entrepreneuriat ?

9h. Pour Victor le startuper millenium qui monte une nouvelle appli pour géo-localiser les réparateurs de smartphones dans son quartier avec un comparateur de prix et d’avis, il est tôt, trop tôt. Pas étonnant que dans les nouveaux lieux de co-working et d’incubation qui foisonnent dans « Sillicon Sentier » et bientôt à Station F, la nouvelle halle des startups de Xavier Niel, ce soit calme, très calme. Un autre type d’entrepreneur manque aussi à l’appel. Sophie, Mom’preneur.

Le réveil a pourtant bien sonné à 6h50 ce matin mais une première journée a commencé avant celle de la startup. 7h35, la check liste de la journée démarre : légumes bios pour le dîner des enfants – et oui c’est mieux, on le lit partout, c’est moins commode et plus cher, mais pour être une super maman on en passe par là. Done. Rdvs pédiatre - Ah les bronchites et la pollution parisienne ! Done. Organisation logistique pour l’activité cirque du mercredi. Done. 7h55, le 1er marathon commence : tes habits ! ton biberon ! tes chaussures ! ton doudou ! tes chaussures ! ton cahier ! tes chaussures !! 8h30 : enfants déposés, en route pour Sillicon Sentier.

Bienvenue dans l’univers de la Mom’preneur.

Aujourd’hui, 30% des entrepreneurs sont des femmes. Combien d’entre elles sont mères ? A 50% les femmes entrepreneurs ont des enfants contre 30% seulement pour les hommes.*

Je veux tout et j’assume !

Alors forcément avec des horaires plus contraints, des injonctions contradictoires de mère, de femme, d’entrepreneur, la Mom’Preneur est tiraillée. Et pourtant, les success stories de mères entrepreneurs, à la tête d’entreprises qui prospèrent et se développent, se multiplient.

Dans l’imaginaire de beaucoup, monter une entreprise, c’est forcément ne pas voir le jour, s’éloigner de son entourage pour se focaliser sur son entreprise et uniquement son entreprise, vivre, dormir, manger startup.

Et si, plutôt que de calquer des modèles de développement d’entreprises sur des milleniums, qui passent 16h par jour sur leur startup, pour finir, malheureusement pour 9 sur 10 d’entre eux, par un échec, on s’inspirait de la Mom’Preneur ? Si on s’inspirait de celles qui, par un jeu d’équilibriste, mènent plusieurs vies ?

On arriverait surement à voir émerger des modèles d’entreprises plus raisonnés car plus contraints, moins centrés sur la course à la levée de fonds, plus pérennes pour les entrepreneurs et pour leurs équipes. Un modèle de startup plus durable.

Alors la Mom’preneur, nouvelle mascotte de la création d’entreprise ?

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