Qu'est-ce que la plasticité cérébrale ?
Vous êtes-vous déjà demandé comment les enfants développent leur intelligence ? Comment leur cerveau se construit et se connecte pour former les fondations de leur pensée et de leur raisonnement ? Dans cette perspective, la maturation du cerveau ainsi que les connexions neuronales, et plus précisément la plasticité cérébrale, jouent un rôle essentiel.
La plasticité cérébrale correspond à la capacité des neurones à se modifier et à se remodeler tout au long de la vie : cela correspond donc au processus qui fait que le cerveau se modifie en fonction des expériences vécues.
En effet, l'être humain commence à construire son intelligence dès sa naissance en fixant les informations qu'il perçoit du monde extérieur dans son cerveau. Ces informations sont stockées sous forme de connexions neuronales appelées synapses. Pendant les cinq premières années de la vie, tout ce que l'enfant fait ou voit crée de nouvelles connexions dans son cerveau, atteignant un nombre impressionnant de synapses. L’environnement dans lequel évolue l’enfant ainsi que les interactions qu’il va avoir avec les adultes qui s’occupent de lui auront donc de vraies répercussions sur la maturation de son cerveau.
Savez-vous que le cerveau d'un adulte possède trois fois plus de connexions que le réseau internet mondial ? Eh bien, le cerveau d'un enfant en possède dix fois plus ! Toutes ces connexions qui se forment et se développent dans le cerveau d’un enfant au cours de ses premières années de vie, au gré de la plasticité cérébrale, déterminent l’adulte qu’il sera bientôt.
LA PLASTICITÉ CÉRÉBRALE EN PETITE ENFANCE
Grâce aux dernières recherches des neurosciences en petite enfance, nous savons que la petite enfance est une période de création intense de connexions neuronales : le cerveau d'un enfant est capable de former un réseau complexe et riche en possibilités. Cette surcharge synaptique est une vraie richesse pour l'enfant, car elle lui permet d'explorer et de comprendre le monde qui l'entoure de manière plus approfondie.
Pendant cette période, chaque interaction, chaque expérience et chaque apprentissage crée et active de nouvelles connexions synaptiques : c’est particulièrement vrai lorsque l’enfant est en mouvement, par exemple lors de la motricité libre ou du jeu libre.
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Ainsi, pour activer et garantir une bonne construction neuronale, il est crucial de créer un environnement stimulant et positif, où l'enfant peut évoluer librement et interagir avec les autres. Les jeux, les activités manuelles, les conversations et les moments de partage avec les adultes et les pairs sont autant d'occasions de renforcer et de développer les connexions cérébrales de l'enfant.
La clé pour favoriser la bonne maturation du cerveau de l'enfant réside donc dans une interaction positive et une exploration active de son environnement. Une écoute empathique, des encouragements et des retours positifs donnent à l'enfant la confiance nécessaire pour explorer et développer ses capacités intellectuelles. Il est important de lui offrir des opportunités d'apprendre par lui-même, de manipuler des objets, de poser des questions et d'expérimenter.
Lorsque l'enfant se sent encouragé, soutenu et compris, il est plus enclin à explorer et à apprendre de nouvelles choses… ce qui entraînera de nouvelles connexions synaptiques !
L’ÉLAGAGE SYNAPTIQUE, PHÉNOMÈNE CENTRAL DE LA PLASTICITÉ CÉRÉBRALE
Après cette période de création intense de connexions neuronales, le cerveau commence à élaguer les connexions les moins utilisées, renforçant de ce fait les connexions les plus fréquentes. Ce processus est appelé l'élagage synaptique. Il permet au cerveau de se spécialiser et de s'adapter aux exigences de son environnement.
L'élagage synaptique est un processus naturel et essentiel pour le développement du cerveau de l'enfant, mais il n’en demeure pas moins impressionnant : en effet, en grandissant, l’enfant perd petit à petit plus de ⅔ de ses connexions neuronales.
En éliminant les connexions moins utilisées, le cerveau se concentre sur les schémas de pensée et les compétences qui sont les plus sollicités. Cela permet à l’enfant de se spécialiser dans les comportements dont il aura le plus été témoin, qu’il va reproduire par la suite. L’enfant développe donc des domaines d'expertise spécifiques, et ce, dès ses cinq ans, lorsque l’élagage synaptique démarre.
Cependant, il est important de noter que le cerveau de l'enfant est encore en développement et que cette phase d'élagage peut durer jusqu'à l'âge adulte. C'est pourquoi il est crucial de continuer, après la petite enfance, à offrir à l'enfant des opportunités d'apprentissage diverses et variées, afin de maintenir un réseau de connexions cérébrales riche et flexible.
PLASTICITÉ CÉRÉBRALE ET RESPONSABILITÉ DES ADULTES
Pour effectuer cet élagage synaptique, le cerveau ne va pas forcément retenir les expériences les plus heureuses ou intéressantes : il va retenir les expériences les plus fréquentes. Un enfant qui va grandir dans un environnement riche et stimulant va donc pouvoir développer et conserver un réseau synaptique plus complexe que l’enfant dont l'environnement offrira moins de possibilités.
Notre responsabilité en tant qu’adulte est donc très importante : nos habitudes et nos comportements quotidiens vont déterminer le renforcement de certaines connexions synaptiques dans le cerveau de l’enfant, et en éliminer d’autres. En tant qu'adultes, nous pouvons encourager et nourrir l'intelligence de l'enfant en lui offrant un environnement propice à l'apprentissage. Cela signifie créer des opportunités d'exploration, de jeu et de découverte, mais cela signifie également être un adulte soutenant et bienveillant, qui assure la sécurité affective de l’enfant, en lui garantissant un environnement dans lequel ses appels sont pris en considération.
Les premières années de la vie sont ainsi cruciales pour la création et le renforcement des connexions neuronales chez le jeune enfant, et il est essentiel d'interagir positivement avec l'enfant et de le laisser explorer le monde pour nourrir son cerveau et favoriser son développement.