Pros de la petite enfance : des relais pour gérer ses émotions en lieux d’accueil
Parce qu’il est important de prendre un peu de temps pour soi et de se faire chouchouter de temps en temps, nous avons décidé de chercher des relais qui permettent aux pros de la petite enfance de souffler dans leur quotidien.
Parmi eux, une ressource à portée de main : le psychologue du travail. Pauline Diné, psychologue du travail à Auxerre, a accepté de répondre à nos questions.
Le psychologue, une ressource face à diverses problématiques professionnelles
Sortir des clichés
Longtemps, le fait de voir un psychologue a été considéré comme un aveu de faiblesse : « tu n’y arrives plus tout seul ? ». Certains considéraient comme honteux le recours à une tierce personne pour régler ses problématiques personnelles.
Quelle courte vue ! En effet, le psychologue ne règle pas les problèmes à votre place – il les remet en perspective pour que vous trouviez des solutions qui vous conviennent. Sortons donc de ce cliché : voir un psy, c’est avoir la force de reconnaître que quelque chose ne va pas et suffisamment de volonté pour trouver une solution. Bref, une démarche positive pour soi et pour son entourage, à la fois pour trouver une harmonie professionnelle mais aussi de nouvelles voies.
Les missions diverses du psychologue
Soumise à une totale confidentialité, Pauline Diné revient sur la polyvalence de ses missions :
L’écoute et l’analyse – Oreille attentive aux problématiques de différents milieux socio-professionnels, la psychologue du travail propose aussi des formations aux risques psycho-sociaux et peut dresser des diagnostics.
L’orientation – Par ailleurs, la psychologue reçoit des professionnels qui souhaitent changer d’orientation, réaliser des bilans de compétences ou se lancer dans la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience). Elle assure ainsi dans l’accompagnement personnel dans une orientation professionnelle.
L’évaluation – Se basant sur des tests psychotechniques par exemple, il peut s’agir d’accompagnements managériaux ou de problématiques de ressources humaines. Le psychologue peut également avoir le rôle de la personne tierce lors d’un conflit entre deux professionnels.
Pour résumer, Pauline explique que son rôle est de donner des outils – « plus j’en donne, dit-elle, plus les gens s’en servent. Rien ne coûte d’essayer.. S’ils ne fonctionnent pas pour nous, on les range pour en essayer d’autres. »
Le psychologue, pilier des lieux d’accueil petite enfance
Une réalité inhérente au milieu de la petite enfance
La première difficulté dans le secteur de la petite enfance vient de la permanence du travail en équipe. Le relationnel, s’il est rassurant, vient réconforter les journées compliquées. En revanche, s’il est plus tendu, il rend le quotidien pesant.
Une réalité sociale qui frappe les sphères de la petite enfance
Aujourd’hui, la pénurie de professionnels dans le secteur de la petite enfance, ainsi que de nombreuses évolutions pédagogiques créent de nouvelles problématiques :
Des pratiques divergentes entre différents professionnels en fonction de leur âge et des formations suivies
Les avancées des neurosciences viennent appuyer une évolution des pratiques pour s’adapter davantage au développement du cerveau et aux compétences du jeune enfant. Cette nouvelle vision tranche parfois avec des approches plus classiques et peut créer des tensions au sein d’une équipe.
Le manque d’effectifs
Autre sujet potentiel de tension ou de « j’en ai assez » : le manque de personnel qui a pour conséquence directe un épuisement des professionnelles en poste et parfois des tensions sur le « qui fait quoi ».
Le manque de managers compétents
Faute de profils adaptés, on fait souvent monter en compétences de bonnes professionnelles de terrain qui n’ont aucune expérience de management. Cela produit des conflits dû à un manque de communication claires et surtout d’accompagnement et de formation des nouveaux managers.
Le manque de reconnaissance
Enfin, on constate toujours un manque de visibilité par rapport à ce que font les pros de la petite enfance au quotidien. Beaucoup de parents estiment encore qu’elles font ce que tout à chacun pourrait faire sans emploi. Or, ce n’est pas le cas. Des formations sont nécessaires pour monter en compétences et toujours s’informer des dernières nouveautés du secteur.
Trouver des outils pour alléger le quotidien
Chaque professionnelle est plus ou moins affectée par ces réalités du quotidien. Quelle que soit la manière dont elles vous touchent, sachez réagir au plus vite pour ne pas laisser la situation s’envenimer.
En plus de venir parler à un professionnel (en une séance ou une série de séances), il peut s’agir de :
Faire un état des lieux de l’avant et de l’après pour voir quel élément a déclenché le mal-être,
S’adonner à des activités qui nous font du bien, notamment physiques ou manuelles, qui donnent satisfaction en sécrétant des bonnes hormones (consulter notre podcast à ce sujet),
Lire ou encore écrire les pensées envahissantes ou les enregistrer pour s’en détacher,
Se former ou bien se questionner sur ses besoins professionnelles afin d’améliorer sa pratique, ses conditions de travail, etc.
Trouver un tiers rassurant si on ne souhaite pas parler à un professionnel.
Faire appel à un professionnel.
Pauline Dine insiste sur le fait qu’il faut se détacher de sa situation pour parvenir à la dépasser : écrire ou s’enregistrer permet de prendre du recul par rapport à que l’on vit, d’extérioriser la problématique qui nous touche. C’est ainsi seulement que l’on peut devenir acteur et avoir un rôle sur l’amélioration de son quotidien.
Des questions ? Nous vous proposons de découvrir notre formation dédiée à la bienveillance… un premier pas vers le mieux-être.